Communiqué du SNESUP-FSU de l’Université de Strasbourg
Le SNESUP-FSU de l’Université de Strasbourg accompagne plusieurs collègues de l’Itiri, très inquiets pour leur avenir professionnel et pour la pérennité des formations et des diplômes dispensés par l’Institut de traducteurs, d’interprètes et de relations internationales. Notre syndicat lance une alerte sur trois points sensibles.
Tout d’abord l’intégration même de cet institut important au sein de la Faculté des langues — qui est déjà une méga-composante — pose de multiples questions. Cette intégration, qui est conduite principalement dans une perspective de réduction des coûts, ne sera bénéfique ni à ce qui restera des formations de l’Itiri, ni à la Faculté des langues. Cette dernière peine toujours à assurer l’intégration de l’Institut international d’études françaises (IIEF), qui est effective depuis septembre 2022 et qui est loin d’être positive. La FSU et les autres organisations syndicales ont d’ailleurs lancé une alerte sur l’IIEF et l’Itiri lors de la dernière séance de la F3SCT, la structure qui remplace le CHSCT.
Le SNESUP-FSU dénonce ensuite le « plan social » masqué que comporte cette intégration. Si les CDI sont préservés, les missions sont modifiées et il sera mis fin à la majorité des CDD et des vacations assurées par de très nombreux professionnels. Des personnels en CDD vont donc perdre leur emploi. Des dizaines de vacataires perdront une part substantielle de leurs revenus, dont ils ont pourtant besoin. Ce sont plus de 1600 heures d’enseignement qui vont disparaître ! Si l’Itiri a pu rencontrer des problèmes internes de management ou de gestion financière, ceux-ci auraient dû être traités par la présidence au moment où ils sont intervenus. Ils ne sauraient servir aujourd’hui de prétexte à une décision de suppression de l’Institut qui est vécue par les personnels comme une punition collective.
Enfin le SNESUP-FSU tient à rappeler que l’université a une lourde responsabilité dans le développement des DU et qu’elle fait payer aujourd’hui à ses personnels — et en particulier aux contractuels — les errements de sa politique passée, que nous dénonçons au moins depuis dix ans. Les conséquences sont également dommageables pour les formations elles-mêmes. Comment comprendre la disparition programmée du master de traduction littéraire au moment même où l’Université est l’un des partenaires principaux de la Ville de Strasbourg qui sera Capitale mondiale du Livre UNESCO en 2024 ? Comment comprendre la disparition du « Département Interprétation » alors que l’Itiri participait à la formation des interprètes du Parlement ? Ce sont aussi de nombreux partenariats internationaux qui sont remis en cause avec la disparition de l’Itiri.
La présidence de l’université, au lieu de soutenir et développer des formations stratégiques, a fait une fois de plus le choix de la rationalité économique. Mais l’université n’est pas une entreprise. Elle est un service public. Elle se doit de soutenir ses formations et ses personnels, y compris et surtout les personnels les plus précaires !
SNESUP-FSU de l’Université de Strasbourg, le 5 mai 2023