M. le Président,M. Deneken
MM les Professeurs, lauréats du prix Nobel, M. Hoffmann, M. Lehn, M. Sauvage
Au printemps 2022, avant le 1er tour des élections, vous signiez une tribune de soutien (1) à la candidature de M. Emmanuel Macron à la présidence de la République, utilisant en cela l’autorité que vous confèrent votre fonction ou votre aura scientifique.
Très loin de « donner à notre pays la force et la stabilité politique nécessaires pour assurer sa sécurité et son unité » comme vous l’ambitionniez, le président de la République s’est, ces dernières semaines, enfermé dans ses certitudes, restant sourd aux messages qui lui sont adressés de toute part. Les étudiants en particulier, dont celles et ceux de notre université, ne se retrouvent plus dans le fonctionnement actuel de nos institutions et de la société censées les accueillir. Comme leurs ainés, ils constatent l’effacement de ces « valeurs de la République » que vous défendiez dans votre tribune d’avril 2022.
La situation actuelle qu’Emmanuel Macron a ainsi créée, en méprisant l’avis de millions de concitoyens, est délétère et de plus en plus lourde de menaces. Ces dernières semaines ont d’ores et déjà vu, sur notre site de Strasbourg, deux interventions brutales des forces de l’ordre pour en expulser des étudiants de notre université, la deuxième ayant été très symboliquement marquée par la destruction de matériel par des gendarmes mobiles.
C’est pourquoi nous vous demandons instamment de reprendre la parole publiquement et d’interpeller le président de la République pour qu’il arrête le processus de dégradation en cours en stoppant la mise en œuvre d’une réforme si mal votée, qu’il renoue le dialogue et qu’il redonne voix aux citoyens, aux corps intermédiaires, dont font partie nos organisations syndicales, et au Parlement.
Avec nos salutations respectueuses,
Les organisations suivantes de l’intersyndicale de l’université de Strasbourg :
SNESUP-FSU, SNASUB-FSU, SNCS-FSU, Sgen-CFDT, Sud Éducation Alsace, SNTRS-CGT, SES-CGT, FO ESR, Alternative étudiante Strasbourg, DICENSUS